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   Exploitation
Le temps de la récolte


La mécanisation a permis de diminuer les efforts et les risques dus à l’exploitation forestière. Cependant, bien que les machines modernes offrent de réels avantages, elles ne sont pas applicables à toutes les situations. On dispose donc d’un panel de procédés et d’outils d’exploitation, parmi lequel il faut choisir un système adapté aux conditions, telles que les dimensions des arbres ou la pente du terrain.

L’exploitation comprend deux grandes phases : le bûcheronnage qui consiste à couper l’arbre sur pied et à le façonner2, et la vidange qui permet de déplacer les grumes en bordure de forêt. Dans ces deux domaines, les procédés et outils ont évolué et se sont diversifiés.

De plus, cette exploitation intervient régulièrement, car, en plus de la coupe finale3, on récolte également des bois à chaque éclaircie4 de la vie d’un peuplement.

Le choix du système le plus adapté ne doit donc pas être négligé.

Un choix divers et varié...

Les techniques ont beaucoup progressé au cours du 20ème siècle, afin de faciliter des métiers éprouvants pour les organismes. On voit donc apparaître un travail de plus en plus mécanisé, afin d’améliorer les rendements et diminuer les efforts humains. Cependant, le travail du bûcheron n’est pas près de disparaître.

Travail à la chaîne... de tronçonneuse

Les premières tronçonneuses, apparues en 1926 (source AFOCEL), ont permis de remplacer les haches ou passe-partout. Le travail s’est donc accéléré. Cependant, les modèles restaient très durs à manier (Ex : tronçonneuses à 2 hommes), et le danger était omniprésent. De nombreux accidents se produisent avec de tels outils, même encore aujourd’hui, malgré tous les éléments de sécurité intégrés (Frein de chaîne, double gâchette...)

Ainsi, pour un non-initié, il est formellement déconseillé d’utiliser cet outil. N’hésitez pas à vous adresser à un professionnel.

1 - Les modèles évoluent

(JPG)

(Photo : Christophe BERTRAND - Musée Forestier de Lusto - Finlande)

Bien que de nouvelles machines existent, on ne peut remplacer un bûcheron dans certaines conditions comme nous le verrons par la suite.

Cependant, depuis les années 80, des machines d’exploitation sont développées, avec une chaîne de tronçonneuse intégrée sur une tête d’abattage. Ces têtes viennent se fixer aux troncs des arbres, les coupent, les ébranchent et les billonnent5 en quelques secondes seulement.

2 - Une tête d’abattage

(JPG)

(Photo : Thibaud SURINI)

Bien que des hommes soient toujours présents pour assurer le bon fonctionnement de ces combinés d’abattage, les compétences requises sont toutes autres. De même, les efforts physiques sont négligeables, comparés à ceux du bûcheron.

Ainsi, ce sont des conducteurs qui sont recherchés, avec des formations spécialisées (cf. rapport AFOCEL).

Ca va débarder !

L’homme a aussi souffert pour les opérations de débardage. Ainsi, des techniques comme le schlittage, courante dans l’Est du pays, consistait à descendre des bois empilés sur une schlitte. En cas de chute ou de glissade du porteur, la schlitte pouvait causer des accidents souvent mortels.

En montagne, on peut également pratiquer le lançage qui consiste à lancer les grumes dans la pente, ou encore le risage, où les grumes glissent dans des gouttières appelées rises.

La force animale est également utilisée. Des chevaux peuvent tracter les bois jusqu’en bordure de route. Pour ce travail, on choisit généralement des animaux de races comtoise ou ardennaise. Pour la vidange, la mécanisation a aussi eu lieu, et a abouti à des machines de débardage, pour améliorer les rendements de travail. Ainsi, il existe tout d’abord des tracteurs agricoles, avec un équipement forestier, adapté au débardage des grumes.

Les grands constructeurs de combinés d’abattage ont également développé des débardeurs spécialisés. On trouve ainsi des porteurs autochargeurs, qui sont munis d’une grue et d’un grappin pour saisir les bois, et les empiler sur le berceau du porteur.

Pour des conditions plus particulières, on peut utiliser des débusqueuses à câble : en montagne, cette machine se place sur une piste, en amont des grumes, et tracte celles-ci grâce au câble dont elle est munie.

Toujours en montagne, des techniques encore plus étonnantes existent. Un câble téléphérique peut être fixé en hauteur et les grumes suspendues sont descendues au moyen de ce câble.

Enfin, plus rarement, on peut utiliser des hélicoptères ou même des dirigeables, auxquels on relie les grumes. Ces procédés spectaculaires sont en fait très onéreux, ce qui limite leur emploi.

... mais un choix réfléchi

Avec tout ce panel de machines et de procédés existants, il faut bien déterminer lequel sera le plus adapté à la situation. C’est pourquoi certains critères sont importants à connaître.

Les arbres ne se laissent pas abattre

Un combiné d’abattage, bien qu’ayant un rendement inégalable, ne pourra pas s’adapter à toutes les parcelles, ni à tous les arbres.

En effet, l’essence va conditionner le système d’exploitation. Les feuillus sont plus sujets à des problèmes de forme ; les têtes d’abattage peuvent donc difficilement se fixer à la base du fût, et ne peuvent ébrancher les grosses charpentières des arbres. Bien que des études soient menées pour l’élaboration de têtes d’abattage adaptées, les bûcherons sont toujours nécessaires à l’exploitation feuillue.

Le diamètre des arbres va également influer : des têtes d’abattage plus ou moins grosses existent pour différents diamètres. Les plus gros arbres exploitables mécaniquement ont un diamètre de 90 cm (source AFOCEL), mais il est très rare d’utiliser une tête pour ce travail.

Enfin, le volume de bois à exploiter est un facteur déterminant. Pour une éclaircie ou pour une coupe rase, le volume sera totalement différent. Ainsi, il faut voir s’il est rentable d’utiliser une abatteuse pour un volume faible. Le coût d’exploitation doit être couvert au maximum par le volume vendu. Bien que les premières éclaircies rapportent souvent plus de pertes que de bénéfices, il faut minimiser ces coûts. Pour des éclaircies de faible intensité ou sur une petite parcelle, on peut donc demander à un bûcheron d’intervenir.

Autres facteurs

La rentabilité de l’exploitation et du débardage est donc une donnée essentielle. Il faut toujours voir quel matériel est le plus intéressant à utiliser, en fonction du coût d’exploitation, du volume coupé, des essences exploitées et de leurs valeurs sur le marché. Des calculs économiques sont donc à effectuer pour pouvoir comparer les différents systèmes possibles. Ainsi, l’hélibardage6 est souvent mis à part, car, coûtant environ 75 euros/m3 sorti, il est souvent plus cher que la valeur même du bois.

Le terrain va aussi limiter l’emploi de certaines machines. Tout d’abord, la pente est un facteur limitant. Plus la pente est forte, moins on peut utiliser de machines. Le bûcheronnage en montagne est donc exclusivement manuel, car les abatteuses ne peuvent s’adapter sur des pentes de plus de 15%. Cependant, des machines sont en cours de développement pour augmenter cette limite, tout en gardant un bon rendement.

Enfin, le sol peut être un facteur limitant. Les machines, étant très lourdes, peuvent être responsables du tassement du sol. Ce phénomène, plus ou moins grave selon la nature du sol, comprime les racines et limite la croissance des tiges. Ainsi, la venue de machines est à contrôler sur des terrains sensibles au tassement (Ex : sols limoneux). On devra ainsi proscrire les machines les plus lourdes, mais, pour les autres, des opérations de dégonflage des pneus pourront être effectuées : cela limite en effet la pression au sol. On peut aussi envisager de faire rouler les machines sur les andains7 ou autres branchages.

Conclusion

Bien que l’exploitation se modernise et se diversifie, il faut toujours prendre en considération les facteurs permettant de choisir une exploitation adaptée. Ainsi, il ne faut pas s’arrêter sur un critère, car cela causerait des conséquences souvent mauvaises, dont on n’est pas toujours conscient.

Thibaud SURINI

Bibliographie :

BARATON M., CAPELIER J., LAURIER J.P., Machines de bûcheronnage : Panorama du parc français des matériels et examen de son évolution de 1980 à 2002, AFOCEL, Septembre 2003, 31 p.

CAPELIER J., LAURIER J.P., Mécanisation du bûcheronnage : Formation des conducteurs et impact sur la main d’œuvre, AFOCEL, Avril 2004, 15 p.

Liens :

http://crdp.ac-reims.fr/cddp10/cpie/ress_doc/expos/1.htm

http://www.fao.org/docrep/v6530f/v6530f08.htm



Lexique :

1 : Ensemble des outils et des procédés utilisés pour l’exploitation.

2 : Action qui consiste à ébrancher et à éhouper les arbres qui viennent d’être abattus. Cela permet de donner une forme plutôt cylindrique à la grume, facilitant sa vidange.

3 : Coupe qui intervient à la fin de vie d’un peuplement, après laquelle une nouvelle génération d’individus peut apparaître et se développer. Après une telle opération, on peut aussi décider d’interrompre la vocation forestière d’une parcelle.

4 : Coupe intervenant fréquemment au cours de la vie d’un peuplement, permettant entre autres une baisse de la densité, un accroissement du volume, et une amélioration de la qualité du peuplement restant.

5 : Action qui consiste à scier une grume à des longueurs bien définies, pour former des tronçons que l’on appelle billons.

6 : Débardage des grumes par hélicoptère.

7 : Empilements des branches au sol.



Thibaud Surini

 
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