La forêt n’a pas besoin de l’homme pour se régénérer. Le cycle normal de croissance, fructification, dégénérescence,
permet aux jeunes semis de prendre la place des arbres morts naturellement, que ce soit de vieillesse ou par un événement climatique ou parasitaire. Dans une forêt de production, dont l’objectif est de récolter les arbres avant leur dépérissement (l’âge de récolte est généralement très largement inférieur à la moitié de la
durée de vie naturelle de l’arbre), le maintien de semenciers de qualité est une priorité pour bénéficier de ce don gratuit de la nature.
Les avantages de la régénération naturelle sont nombreux.
Par exemple, elle préserve le patrimoine génétique local ; elle est suivie de travaux qui perturbent peu le sol (pas ou peu de travaux mécanisés). Elle peut être plus ou moins facile à obtenir en fonction de l’existence de semenciers et d’une ambiance forestière, ainsi que des qualités du sol.
La plantation est une méthode artificielle, qui introduit
un nouveau patrimoine génétique. Celui-ci peut améliorer la qualité de la production, mais peut aussi se révéler peu adapté à la station où il est installé. Le recours à
la mécanisation est généralement indispensable dans les plantations en plein en vue de diminuer les coûts. Or les aides publiques faussent le calcul économique et donnent parfois une rentabilité trompeuse. De plus, la mécanisation croissante (travail du sol, entretien...)contribue à la dégradation des sols par tassement, surtout si l’on a recours au bull ou à la pelleteuse à chenille, et que des remontées du plan d’eau apparaissent.
En intégrant les conséquences écologiques et le coût global (direct plus aide public) de la plantation ou de la
régénération naturelle, il est clair que l’on gagne souvent
davantage à "accompagner la nature" plus qu’à "hâter son oeuvre".
Source : WWF France - www.wwf.fr
Vimont Mathieu
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