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   Dendrologie
Le chène liège


Fiche descriptive du chêne liège

- Classification

-  Embranchement : Spermaphytes
-  Sous-embranchement : Angiosperme
-  Ordre : Fagales
-  Famille : Fagacées
-  Genre : Quercus
-  Espèce : Suber L.
-  Nom Latin : Quercus suber
-  Nom Français : Chêne liège

Le chêne liège (Quercus suber) est une essence méditerranéo-atlantique. Il est présent essentiellement dan le Sud et le Sud-Ouest de la France (Pyrénées, Corse, Var, Landes, Lot-et-Garonne) mais aussi au Portugal, en Espagne, au Maroc, en Algérie, en Tunisie, et en Italie.

- Description botanique

Hauteur : moyenne (7_15 m) en peuplement, 20 m à l’état isolé.

Feuilles : persistantes (2 à 3 ans), petites (3 à 5 cm), alternes, coriaces, ovales, bordées de dents épineuses. Face supérieure glabre et de couleur verte foncée. Face inférieure plus claire et légèrement pubescente.

Fruit : gland, faiblement pédonculé. Fructification généralement en automne. Il murit en 1 an en Méditerranée et en 2 ans sur la façade atlantique.

Ecorce : remarquable enveloppe subéreuse sur le tronc et les branches. Cette espèce ligneuse est considérée comme résistante aux incendies grâce à son rhytidome épais.

Système racinaire : pivotant, lui permet de puiser tous les nutriments et l’eau dont il a besoin pour sa croissance.

Régénération : sexuée (par semis) reste faible. En revanche, il rejette et drageonne très bien (régénération asexuée).

Exigences écologiques

Essence héliophile : exige une forte insolation (essence de pleine lumière).

Essence thermophile : pousse sous des climats tempérés (13°C et 16°C) à hivers doux. Il craint les fortes gelées persistantes et a besoin d’une période de sécheresse en été pour prospérer. En France, cela limite sa distribution à une altitude de 700 mètres.

Essence xérophile : L’humidité est un facteur limitant, car bien qu’étant xérophile, le chêne-liège nécessite une humidité atmosphérique d’au moins 60 %, même en saison sèche, et d’une pluviométrie allant de 500 à 1200 millimètres par an. Ces conditions ne se rencontrent que près de la mer en région méditerranéenne, et jusqu’à 200 ou 300 km à l’intérieur des terres sur la façade atlantique.

Calcifuge stricte : Il ne s’installe pas sur des calcaires, ni des sols hydromorphes. On le trouve sur tous les substrats siliceux et acides (schistes, grès, gneiss, granite).Il supporte des sols profonds (riches en argiles), mais préfère des textures légères (sableuses) biens aérées et riches en matière organique.

Caractère indicateur (FFF) : mésoxéroacidiphile à large amplitude, thermophile.

Principaux agents pathogènes du chêne liège

Le chêne liège est victime des attaques de champignons (hypoxylon mediterraneum ; diplodia mutila ; phytophtora cinnamomi) provoquant des altérations du bois (pourritures, suintements...).

Des insectes sont également responsables de dégâts sanitaires : on retrouve les défoliateurs (lymantria dispar, tortrix viridana), les xylophages (cerambix cerdo, platipus cylindrus, coroebus florentinus), les vers, les fourmis et enfin les termites qui sont responsables de la décomposition du bois.

Lors de relevées sur le terrain, nous avons observé que certains chênes liège étaient souvent victimes des attaques d’un insecte : le platypus cylindrus :

Symptômes et dégats :

-  Formation de galerie à l’intérieur des fûts
-  Sciure blanche expulsé des galeries
-  Attaques importantes à la base du tronc
-  Attaque des arbres affaiblis et de fort diamètre
-  Diminution du feuillage
-  Desséchement des branches

Traitements possibles :

-  Introduire un insecticide avec une seringue dans les trous : méthode longue
-  Abattage sanitaire des arbres
-  Adapter une sylviculture basée sur un peuplement plutôt jeune que longévif

Les dégâts causés par le feu

Devant le facteur « feu de forêt », le chêne liège et la subéraie ont un comportement particulièrement exceptionnel : il s’agit bien là d’un facteur de dépérissement important des suberaies. Lorsque le liège est trop fin ou lorsque l’incendie est trop intense, des parties du pied de l’arbre peuvent être endommagées. Ces parties présenteront par la suite (si l’arbre survit) des pourritures de pied diminuant la durée de survie des individus.

Toutefois même si les arbres ne sont pas extérieurement attaqués, la remise en production du système foliaire nécessite une énergie importante, l’arbre est pendant plusieurs années affaibli. Cependant on considère généralement qu’après le passage de trois incendies, le potentiel de reprise est bien moins performant sur les arbres physiologiquement trop affaiblis pour reproduire un houppier et se remettre en activité végétative. (IML,« Pathologie de la suberaie en France_ravageurs et maladies du chêne liège », 2000).

Le liège

Le chêne-liège est un arbre capable de régénérer son écorce, c’est-à-dire la reconstituer après qu’elle ait été enlevée.

Le liège est un tissu végétal formé de cellules mortes aux parois subérifiées qui protègent les parties vivantes du tronc et les branches du chêne liège. Il se développe à partir de l’assise subéro-phellodermique, assise génératrice plus couramment appelée mère. Elle fabrique une couche de cellules mortes qui forme une cuirasse autour du tronc et dans une moindre mesure autour des branches. Celle-ci protège beaucoup plus efficacement la couche où circule la sève contre les coups, les dommages extérieurs, les maladies, les parasites, le froid, la chaleur ainsi que les feux.

Le liège qui se développe naturellement sur le tronc et les branches de l’arbre est appelé liège mâle. Il est susceptible d’atteindre une forte épaisseur (jusqu’à 25 ou 30 cm sur de très vieux individus jamais exploités), mais il se crevasse fortement en vieillissant, devient compact, dépourvu d’élasticité, ce qui ne permet pas de l’utiliser pour fabriquer des bouchons. Ce liège qui n’a plus de valeur, peut être retiré de l’arbre lorsque ce dernier a atteint une circonférence d’environ 70cm à 1,30m du sol, c’est-à-dire à un âge compris entre 30 et 40 ans. Cette opération est appelée démasclage.

(JPG)

Après démasclage le liège femelle se reconstitue développant ainsi une nouvelle écorce, plus régulière, plus homogène, plus élastique et moins crevassée.

Excellent isolant thermique naturel, le liège protège les parties vitales de l’arbre lors du passage du feu. Le liège est carbonisé, mais n’affecte pas forcément la mère ce qui permet au chêne liège de reconstituer son feuillage dans les années suivant le passage du dernier feu. L’épaisseur du liège est donc primordiale à la survie des individus. Ces propriétés lui confèrent une bonne résistance aux incendies et une forte capacité de résilience c’est-à-dire que le chêne liège est capable de revenir à son état initial après le passage d’incendies. (Louis Amandier, 2006)

Répartition géographique des suberaies

Aire de répartition française

A cause de la concurrence européenne et mondiale, la France ne produit quasiment plus de liège et les peuplements de chêne liège sont démasclés restent, dans la plupart des cas, à l’abandon. L’essentiel de la récolte de liège se fait au Portugal.

La France est le seul pays dont les surfaces boisées de chêne liège ont régressé de manière significative (-70% soit 104 500ha en un peu plus d’un siècle). Au contraire, des formidables extensions ont lieu au Portugal (+187% soit 560 000ha), en Espagne (+184% soit 470 000ha) et dans une moindre mesure en Italie (+80% soit 64 000ha).

Alors que dans le même temps, le taux de boisement du territoire français passait de 17 % à plus de 25 %, les superficies de chênes-lièges diminuaient quant à elles de 70 %, montrant là le peu de considération pour cette essence tout au long du siècle passé, ainsi que son oubli dans les politiques de reboisement et d’aménagement du territoire.

Aire de répartition mondiale

Les variations climatiques et anthropiques au cours de ces derniers siècles ont fortement réduit son aire de répartition. Le chêne liège est une espèce méditerranéo-atlantique répartie sur le pourtour de la mer Méditerranée depuis le sud et le sud-ouest de la France jusqu’à la façade atlantique du Portugal.

La suberaie mondiale serait d’environ 2 687 000 ha, répartis exclusivement sur sept pays : le Portugal avec une superficie de 860 000 ha, l’Espagne, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, l’Italie et enfin la France avec une superficie d’environ 44 000 ha.





Marini Elodie

 
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